Personnage emblématique de la série Lie to me, Carl Lightman est un docteur en psychologie spécialisé dans l’étude et l’analyse du langage corporel et des micro-expressions, grossièrement appelés « synergologie ». Un recruteur, le temps d’un entretien ne s’improviserait-il pas lui aussi décrypteur du langage corporel ? Non pas que les recruteurs soient tous de véritables « experts » de la gestuelle, il est toutefois vrai que certaines petites mimiques sont fortement révélatrices de l’état dans lequel se trouve un candidat. On se propose à travers cet article, d’enfiler la casquette de recruteur et d’analyser les choses telles qu’il pourrait le faire.

On s’accordera à dire que pour une grande majorité d’individus, un entretien est très souvent source de stress, d’appréhension et d’interrogation. Légitimes sont ces sentiments puisqu’un entretien est un pas vers l’inconnu, on ne sait en effet pas sur quel type de recruteur on va tomber, sur quelles questions ce dernier pourrait nous interroger et surtout seront-elles piégeuses ?

Résultat des courses, on se trouve dans une position inconfortable et cela se révèle non seulement dans le langage verbal, mais également dans le langage corporel. Sachez que 55% de votre communication provient du langage corporel selon les études portées par le professeur Albert Mehrabian de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA)[1]. Nous apportons donc souvent une trop grande importance à la façon dont on devrait dire les choses sans penser à la manière dont on les présente. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour changer ses mauvaises habitudes et si jusque-là vos entretiens prenaient plutôt des allures de Titanic, après avoir lu les prochaines lignes, conquérant vous ressortirez, parole de docteur en psychologie ! (Oui rappelez-vous, on s’accorde le droit de rêver qu’on est Carl Lightman)

Tout d’abord, abordons ensemble les gestes attestant d’un certain stress ou d’une angoisse :

Nombreux sont les signes reflétant de manière explicite qu’un candidat n’est pas très à l’aise. Si certaines manifestations corporelles ne sont pas contrôlables par une personne (tremblements, rougeurs, souffle rapide..), il y en a d’autres qui avec un peu d’efforts, peuvent être évitées et par conséquent, ne pas être décelées par le recruteur.

Pour commencer, le regard : on dit que deux personnes vraiment complices se comprennent en un simple regard, preuve que beaucoup d’émotions peuvent être communiquées à travers lui, bien plus que par le biais de la parole. Le regard est un véritable langage qu’il convient de maitriser si l’on ne veut pas qu’il nous fasse défaut.

Un regard fuyant, dirigé vers le bas ou le haut atteste de l’agitation de la personne qui ne parvient alors pas à fixer son regard dans celui de son interlocuteur. De même qu’un stress, l’intérêt est perceptible dans le regard. Lorsqu’une personne vous fixe droit dans les yeux, et ce durant toute la durée de la conversation, cela montre qu’elle ne s’ennuie pas et qu’elle porte de l’intérêt à ce que vous dites. Cette marque de sincérité est reflétée également à travers un sourire qui se voudra le plus authentique chez les personnes ayant des pates d’oie au niveau des yeux.

Localisés également au niveau du visage, des signes comme une mâchoire serrée, des sourcils froncés ou encore un cou tendu sont le reflet d’un stress prononcé.

Enfin, la posture dans laquelle on se trouve lors d’un entretien enverrait des signaux sur notre état d’esprit. Bras et jambe croisés ? Si telle est souvent votre position, il se pourrait que le recruteur que vous ayez en face de vous, l’interprète comme une attitude défensive.

Bien que l’antidote parfait pour réussir un entretien n’existe pas, on espère que l’œil expert de Carl Lightman vous aura quelque peu aidé à relativiser l’éprouvant moment que peut représenter l’entretien d’embauche. N’hésitez d’ailleurs pas à le finaliser par une poignée de main assurée, là encore, signal envoyé selon lequel vous vous engagez envers la personne.

[1] Source site web In Excelsis par Romain Bisseret, « le mythe des 7% 38% 55% », du 29 mars, consulté le 21 avril 2017.

LT


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